....ça devient une habitude sur les sujets risqués...
ne rien dire avant ( les élections)...ne rien faire après...on connait la chanson!!!
et l on s etonne que les gens pensent que les politiques ne servent a rien...pas si étonnant quand on écoute les sourires et comtemple les silences de mme royal....!!!!
Automne 2005, alors que les banlieues françaises s'embrasaient, à gauche comme à droite, des voix s'élevaient pour appeler à relancer le "vivre ensemble". Un an et demi plus tard, force est de constater que la question de la lutte contre les discriminations de toutes sortes et des moyens de promouvoir la diversité reste étrangement absente de la campagne présidentielle.
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), qui entendait mettre sur la table des candidats, cette semaine, un nouvel avis sur la mesure de la diversité de la population, a repoussé à plusieurs reprises la présentation de ses travaux pour finir par la reporter à la mi-mai… après l'élection présidentielle. Un choix fait plus par souci de rigueur que par refus de se prononcer, assure son président Alex Türk. L'attente est grande pourtant.
Mercredi, le Cercle de la diversité républicaine de l'UMP, qui regroupe des secrétaires nationaux, conseillers exécutifs ou simples adhérents de ce parti issus des minorités, a présenté un Livre blanc intitulé La diversité, une richesse pour l'identité française, qui détaille "35 propositions pour une diversité valorisée, assumée et en mouvement". Les auteurs prônent une "discrimination positive à la française" différente de l'affirmative action américaine, qui s'appuie, elle, sur des critères raciaux ou ethniques. Cela ne les empêche pas d'appeler à la mise en place de statistiques fondées "sur les catégories retenues dans la vie ordinaire, c'est-à-dire les Blancs, les Noirs, les Asiatiques".
Problème : en France jusqu'ici, il n'y a jamais eu ni Noirs, ni Arabes, ni Asiatiques. Au regard des statistiques du moins. La République, une et indivisible, ne reconnaît que des citoyens égaux, "sans distinction d'origine, de race ou de religion", précise la Constitution. La Cnil l'a rappelé dans un premier avis sur la question, en juillet 2005 : le droit français autorise la collecte de données sur la nationalité et le lieu de naissance d'un individu et de ses parents, mais il interdit de "recueillir des données relatives à l'origine raciale ou ethnique réelle ou supposée".
"Quand l'usage du critère racial est flagrant, pourquoi ne pas l'évoquer", interpelle cependant Patrick Lozès, président du Conseil national des associations noires (Cran) qui présentait, fin janvier, les résultats d'un sondage réalisé auprès d'un échantillon de "Noirs de France", dans lequel 61 % d'entre eux déclarent avoir "souffert de discriminations au cours des 12 derniers mois". Une première : jamais une enquête n'avait encore été réalisée dans le pays sur la population noire.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Le 23 février, dans Libération, une trentaine de chercheurs, leaders syndicaux et responsables associatifs publiaient, à l'initiative du Pr Jean-François Amadieu, directeur de l'Observatoire des discriminations, une pétition qualifiant les statistiques ethniques d'"inutiles" et de "dangereuse". Le 7 mars, les syndicats de l'Insee et différentes associations (Mrap, SOS-Racisme, Licra…) expliquaient leur "refus de l'introduction en France d'un référentiel ethnoracial et de fichage de la population selon de tels critères". Ce serait, selon eux, "légitimer la notion de race qui n'a aucun caractère scientifique". Mais le 13 mars, une trentaine de chercheurs publiaient, dans Le Monde le manifeste Des statistiques pour lutter contre les discriminations, où ils mettaient, au contraire, en avant le besoin d'instruments de mesures fiables pour combattre les inégalités "ethniques".
"En France, il n'y a pas de races mais du racisme", dit Yazid Sabeg, PDG du groupe Communication et Systèmes, auteur avec Laurence Méhaignerie d'une étude sur Les oubliés de l'égalité des chances. Pour lui, l'objectif n'est pas de légaliser les races ou de classer les gens dans des catégories biologiques, mais de mesurer et mettre en évidence les discriminations pour mieux les combattre.
Les politiques semblent conscients de la nécessité d'avoir une connaissance plus précise de la réalité des discriminations. Quatre candidats, dont Nicolas Sarkozy et Marie-George Buffet, auxquels le Cran a adressé en janvier un questionnaire, se sont dits ouverts à la production de statistiques de la diversité, dès lors qu'elles sont fondées sur l'autodéclaration, le volontariat et l'anonymat. Ségolène Royal juge pour sa part la question délicate, car, explique-t-elle, "l'objectif recherché de détecter les discriminations peut se retourner par le fichage des citoyens en fonction de critères contraires aux valeurs républicaines".
LE MONDE TODAY