Le SMIC à 1500€ en 2012 : vrai proposition ou simple calcul?

Alors nous venons de découvrir les propositions du PS pour la campagne éléctorale de 2007. Parmi les propositions chocs : un SMIC à 1500€ en 2012. Allez je vais vous entrainer dans un petit calcul simple : aujourd'hui le SMIC est à 8,02€, la proposition est de la rendre à 1500/(35 x 4) = 10,71€. Si on regarde l'augmentation moyenne du SMIC chaque année, elle est d'environ 5%. Alors projettons nous dans l'avenir :
2007 ==> 8,02+5% = 8,421
2008 ==> 8,421+5% = 8,842
2009 ==> 8,842+5% = 9,284
2010 ==> 9,284+5% = 9,748
2011 ==> 9,748+5%= 10,235
2012 ==> 10,235+5% =10,747
Sans commentaire, vous en pensez quoi ?

S'il s'agit d'un SMIC à 1500 Euros brut que nous propose les cadres du PS, alors on ne peut pas dire qu'ils tiennent un discours révolutionnaires, car dans ce cas, même si la droite arrive au pouvoir, on devrait y parvenir en 2012...

Quelques rappels pour comprendre la présence du SMIC à 1500 euros dans le projet du PS.
Chaque congrès du PS est l'occassion pour les militants de définir l'orientation du parti socialiste, pour ce les cadres du parti soumettent dans un premier temps des contributions puis des motions. Chaque sensibilité du parti souhaitant obtenir la meilleure représentation posssible se laisse aller à une surenchère propositionnelle. C'est de ce contexte que relève l'apparition de la proposition du SMIC à 1500 euros. En effet Laurent Fabius au sortir d'une réunion confia à la presse sa volonté d'augmenter le pouvoir d'achat des français les plus modestes (là dessus pas de problème) en amenant le SMIC à 1500 euros. Puis c'est là qu'intervient le débat entre motion qui met en exergue la non faisabilité de cette proposition dès 2007, alors on la transforma en une volonté d'amener le SMIC à au moins 1500 euros en fin de législature, c'est à dire en 2012. Et là effectivement on se trouve davantage face à une simple application de l'indexation du SMIC sur l'inflation qu'à une réelle politique public de hausse de pouvoir d'achat des français les plus modestes.

Au delà de cela cette proposition figure dans le projet car notre premier secrétaire a encore réussi à opérer une synthèse entre chaque écurie de présidentiables au détriment de la cohérence du projet. Pire cette perpétuelle volonté de synthèse, sème les germes de la division.

En effet personnellement je me vois mal voter pour un projet contenant une telle mesure démagogique. Je m'evertue à combattre la démagogie de certains de nos camarades de la gauche ainsi que le populisme de nos adversaires de la droite, je ne vais tout de même pas l'avaliser dans mon propre parti.

Voyons aussi ce qu'il y a de positifs dans ce projet:

Le texte soumis aux militants comme projet des socialistes est un bon socle social démocrate:
- d’abord un modèle de développement : le développement solidaire.
- ensuite une méthode pour attaquer les inégalités : à la racine.
- enfin, la nécessité de créer des richesses pour les distribuer : une politique de croissance.
Le texte se fixe comme objectif de redonner des couleurs au socialisme autour du triptyque : « combattre les inégalités, redistribuer les richesses, transformer la société ».
Nous sommes loin de la radicalité sans lendemain, hier affichée. Voilà pourquoi ce texte est pour moi d’inspiration sociale démocrate, car pour la première fois la question du financement est clairement posée. Celle-ci permet de hiérarchiser les priorités et de se poser le problème de la réussite du projet. Rien n’aurait été plus désastreux que de promettre ce que l’on saurait intenable (le droit à la formation tout au long de la vie, la création d’une agence de ré industrialisation permettant des nationalisations temporaires, la création des 120 000 logements sociaux, la création d’une service public de la petite enfance, l’augmentation de 10% du budget de la recherche, voir la parlementarisation du régime).

Concernant la sécurité et les déclarations de certain(e)s camarades, il est important qu'en tant que force progressiste, le PS s'arme de cette question; il faut tout autant l’économie et le social pour faire baisser la violence, que des règles pour faire respecter la société.
Les règles, il en faut partout, dans la société et dans l’économie.
Ce texte place la sécurité à sa place, avec toute sa place, mais pas avant la transformation de la société à laquelle nous ne renonçons pas.

Peut-on voter contre un texte qui aspire le renouveau tant attendu par bon nombre de camarades? Nous aurions pu aller encore plus loin, mais ne vaut-il pas mieux avancé pas à pas, pour redonner la confiance aux Français, car n'oublions pas qu'une fois arrivé au pouvoir en 2007, il faudra compter sur des déficits publics énormes. Alors soyons réalistes, ne promettons pas le grand soir comme certains voulaient nous faire croire le 29 mai 2005...