Elections régionales Allemandes

Le Parti social-démocrate (SPD) a nettement gagné aux élections régionales de dimanche 17 septembre à Berlin, loin devant la CDU de la chancelière Angela Merkel, tandis que les deux partis étaient au coude-à-coude en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, dans le nord-est du pays, le long de la frontière avec la Pologne, selon les premières estimations.


Le parti néonazi NPD obtient 6,9 % des voix dans cet Etat, ce qui lui permettra de faire son entrée dans le Parlement régional avec cinq élus. Ce sera la deuxième fois depuis 2004, après l'entrée du NPD dans le Parlement de Saxe.

LE SPD LARGEMENT EN TÊTE À BERLIN

A Berlin, le SPD, dirigé par le populaire maire Klaus Wowereit, est nettement en tête avec 31,2 % des voix contre 21,6 % à l'Union chrétienne-démocrate (CDU), ce qui constitue l'un des plus bas scores de l'histoire du parti conservateur dans la capitale. M. Wowereit serait donc reconduit pour un nouveau mandat.

Les Verts sont parvenus quasiment au même niveau que le Parti de gauche (ex-communiste) avec quelque 13 %, ce qui pourrait leur permettre de rentrer au gouvernement régional. Aux précédentes élections de 2001, les ex-communistes étaient à 22,6 % et les Verts avaient fait seulement 9,1 %.

Le maire social-démocrate pourrait avoir le choix entre une reconduite de l'actuelle coalition rouge-rouge ou une ouverture vers les Verts. Il n'avait pas exclu cette hypothèse durant la campagne. Klaus Wowereit a déclaré qu'il veillerait à imposer "le plus de social-démocratie possible" dans les négociations de coalition avec les néocommunistes ou les Verts. Homosexuel déclaré, il s'est adressé à la foule au QG de campagne du SPD aux côtés de son compagnon, en remerciant les Berlinois d'avoir voté "pour les partis démocratiques", l'extrême droite faisant un piètre score à Berlin (2,4 %). Les Verts ne participent actuellement à aucun gouvernement dans aucun des seize Länder.

Dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale, les deux partis au pouvoir dans la grande coalition au niveau fédéral sont au coude à coude, avec chacun quelque 29 % des voix. Le Parti de gauche (ex-communiste) obtient 18 % (contre 16,4 % en 2001). Si le SPD reste en tête, le ministre-président sortant, Harald Ringstorff, pourrait reconduire la coalition avec le Parti de gauche ou se tourner vers la CDU pour former une grande coalition sur le modèle fédéral.

Si le SPD reste en tête, cela conforte notre idée que la social démocratie est en plein mouvement, qu'elle peut encore (cf résultats en Suède) être le fer de lance d'une nouvelle façon de faire et d'agir.
Néanmoins, le parti néonazi NPD, a lui fortement augmenté. Ce qui lui vaut des sièges au Parlement. Ceci est dangereux. On ne peut se contenter d'une victoire à demi teinte. Certes elle est là , bien présente mais il faut aussi analyser le vote NPD pour éviter que lors d'autres scrutins, il ne cesse de progresser.

Ceci est transposable partout en Europe, y compris en France, lors des élections de 2007.
Les idées frontistes se combattent au quotidien, pas seulement avant les élections.

Il est vraiment inquiétant que l'extrême droite fasse une bonne percée. Je partage d'ailleurs votre analyse.

Mais il est tout aussi regrettable que la droite et la gauche gouvernent ensemble. Est-ce que ça veut dire que les deux grands partis allemands ont la même politique ? Et comment va-t-on les départager aux prochaines élections ? Par tirage au sort ?

Oui, je suis opposé à toute idée de coalition, le SPD derive, j'espere qu'il se ressaisira. Tu vois Matthieux, j'ai un certain recul vis a vis de la social democratie ou tout du moins des partis semblant la defendre... ce que le SPD ne semble plus tout a fait faire.
Cependant le type d'election, dans son mode de scrutin particulier, oblige en quelque sorte a ce type de coalition et ce, afin d'empecher toute paralysie de l'Etat, aussi voila pour l'Allemagne une nouvelle reforme à mener...

D'accord mais il me semble Sylvain que tu te trompes sur un point : la gauche en Allemagne était majoritaire. C'est ça le pire. Si les sociaux-démocrates préfèrent gouverner avec les conservateurs plutôt qu'avec le Linkspartei, c'est grave pour la gauche !

C'est pour ça qu'il faut toujours se battre pour l'union des gauches.

Les sociaux-démocrates allemands font le jeu de la droite. Ils vont le payer de plus en plus chers électoralement. Cela se joue en répondant aux aspirations populaires, pas en allant fricoter avec la droite les copains !

Sur la question de la volonté du SPD et du linkespartei de gouverner ensemble, c'est aller un peu vite en besogne que de reporter la faute sur le SPD. Le linkespartei, dirigé par Oscar Lafontaine, scissionaire du SPD, avait été clair sur sa relation avec les sociaux-démocrates.Le refus de gouverner ensemble, qu'on peut dénoncer et moi même je le dénonce, ne résulte pas de la volonté unilatérale du SPD mais bien d'une volonté réciproque. Partant de là, pourquoi hurler après le SPD et pas sur le parti d'Oscar Lafontaine... Qui cautionne le plus l'arrivée de la droite au pouvoir et la politique qui va avec le SPD qui dans une grande coalition gauchie la politique de la CDU/CSU au profit des citoyens, ou le linkespartei qui refuse de gouverner avec des sociaux-démocrates par principe au profit de lui même et de ses perspectives pour les prochaines échéances? Ne m'accusait pas de vouloir pactiser avec l'ennemi, je refuse toute idée de coalition droite/gauche, mais ce cas d'espèce en allemagne mérite un débat. Mais pour débattre encore faut'il partir des vrais constats. Si comme tu l'affirmes la gauche était majoritaire, l'alliance SPD-Linkespatei ne l'était pas il fallait passer un accord avec les verts, coalition rouge-rouge-vert, ce qui est rendu imposible dès le départ compte tenu que les verts ne voulaient pas participer à une coalition où se trouverait le linkspartei...

Comme quoi la situation en Allemagne est plus complexe qu'une trahison de la social-démocratie...


Les résultats en pourcentage de siège:

SPD 36,2 %
Verts 8,3 %
CDU 29,2 %
CSU 7,5 %
FDP 10,0 %
Linkspartei 8,8 %
NPD 1,6 %
Tous les autres 2,3 %
Totaux 100.0%

Bien sûr que cela mérite débat.

Évidemment, il est dommageable que les formations de gauche n'aient pas fait alliance. Encore fallait-il un programme en rupture avec ce qui n'a pas marché sous le gouvernement Schröder.

Une question : comment la gauche va-t-elle se remettre de sa gouvernance avec la droite ? Du petit lait pour l'extrême droite...

Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit, en aucun cas je ne cautionne ce type d'alliance, je rectifiais juste une vérité historique à savoir que l'echec d'une grande coalition de gauche ne pesait pas uniquement sur le SPD mais que le linkspartei a aussi sa part de responsabilité.

Et pour le coup le PDS (oui dire que Lafontaine dirige cette alliance c'est oublié un peu vite nos vieux amis de la stazi) avait raison de refuser de participer au gouvernement quand on regarde les résultats des régionales:
la où il participe à la direction du lander il recule fortement, là où il est dans l'oposition il progresse sensiblement... CQFD l'intérêt de ce parti est donc de ne pas participer à un gouvernement avec le SPD (ou en tout cas pas sans des engagements politiques sérieux que le SPD ne saurait accepté).
La situation parait bloqué mais croire que cela profite mécaniquement à l'extrême-droite est une erreur cela peut aussi profiter au PDS qui la très bien compris... Jouer le pourrissement en renvoyant dos à dos droite et gauche: on est communiste allemand ou on l'est pas, mais du point de vue de la construction de l'appareil rien à redire.
Certes les travailleurs allemands méritent surement mieux mais faut faire avec ce qu'on a.