Et tant que j'y suis, je vous laisse ça aussi:
Le Président Ben Ali impose depuis vingt ans une dictature particulièrement autoritaire au peuple Tunisiens. Il fait régulièrement l’objet d’accusation de violation des droits de l’homme de la part de diverses organisations de défense des droits humains ainsi que de divers médias étrangers.
Mais cela n’a pas empêché Nicolas Sarkozy d’adresser dès le lendemain de son élection à la présidence de la République, un message de remerciements à son homologue tunisien appelant à un plus grand partenariat entre les deux pays, sans aucune mention sur les atteintes aux Droits de l’Homme du régime politique de Ben Ali.
Il faut dire que le silence complice de la droite française sur la situation démocratique de la Tunisie ne date pas d’hier.
L’année dernière, plusieurs parlementaires proches de Nicolas Sarkozy n’avaient pas hésité à déclarer publiquement que « la Tunisie a des amis, Ben Ali n’est pas notre ennemi ».
Les députés Eric Raoult, Philippe Briand, Pierre Lellouche, Didier Quentin et René André réagissaient à la condamnation par l’ONU des atteintes à la liberté d’expression en Tunisie. « Depuis plusieurs jours, certains tentent de brouiller l’image de la Tunisie pour des raisons inavouables » écrivaient-ils alors, ajoutant que cette prise de position de l’ONU était « injuste et inamicale ».
Nicolas Sarkozy, qui a prétendu vouloir refonder la politique extérieure française autour de la question de la promotion de la démocratie, n’a donc pas attendu longtemps pour mettre en décalage ses discours à ses actes.
Son projet d’une grande coopération euro-méditerranéenne ne vise d’ailleurs qu’à favoriser les échanges économiques sans tenir compte des réalités démocratiques des pays partenaires. Une attitude qui ne peut que conforter le Président BEN ALI dans la répression qu’il fait subir aux dissidents politiques tunisiens.
Le courrier de Nicolas Sarkozy à Ben Ali
"Paris, le 23 mai 2007,
Vous avez bien voulu m’adresser une lettre de félicitations après mon élection à la Présidence de la République Française. J’y ai été très sensible et je vous en remercie chaleureusement.
Je saisis cette occasion pour vous assurer de l’attention que je porterai aux relations privilégiées entre la Tunisie et la France, fondées sur des liens anciens et une profonde amitié entre nos deux peuples. Je veillerai à ce que le dialogue et le partenariat entre nos deux pays soient à la hauteur des ambitions que nous formons, vous comme moi, pour l’avenir. J’exprime le voeu que notre coopération puisse se développer dans tous les domaines d’intérêt commun.
A cet égard, je souhaite qu’avec les pays concernés, nous bâtissions une union de la Méditerranée afin de relever ensemble, et avec succès, les défis qui nous sont propres. Dans cette entreprise ambitieuse et tellement nécessaire, je sais que je pourrai compter sur votre soutien et votre détermination.
En vous renouvelant mes remerciements pour votre lettre, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération".