Jean Poperen fut toute sa vie un militant de gauche. Orphelin de mère à douze ans, il avait rejoint la Résistance en même temps qu’il adhérait au PCF. Tout en passant son agrégation d’histoire - il est reçu major en 1947 - il devient secrétaire des Etudiants communistes.
Envoyé en 1952 à Bucarest à l’école des cadres du Kominform (Bureau de liaison des PC européens), Jean Poperen fait la découverte du "socialisme réel". De retour en France, il devient de plus en plus critique à l’égard du PCF. Après sa rupture avec le Parti en 1958, il manifestera un antisoviétisme résolu et constant. Il travaillait ces derniers mois à un livre sur cette époque de sa vie.
En 1958, il participe à la création du Parti socialiste unifié (PSU) avec Michel Rocard avant d’en être exclu, notamment parce qu’il plaidait en faveur de l’union de la gauche. Membre du bureau politique de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) en 1968, Jean Poperen entre l’année suivante à la SFIO.
En 1971, au congrès d’Epinay, il se retrouve dans l’opposition à la majorité constituée alors autour des membres de la Convention des institutions républicaines de François Mitterrand. Ayant rejoint le courant majoritaire mitterrandiste en 1973, Jean Poperen se voit confier par François Mitterrand, lors du congrès de Metz en 1979, la responsabilité des élections et de la coordination au secrétariat national. Il se rapprochera ensuite d’Henri Emmmanuelli lorsque ce dernier est premier secrétaire du PS (1994-1995). Il soutient ensuite Lionel Jospin, candidat à la présidentielle de mai 1995.
Député du Rhône de 1973 à 1988, maire de Meyzieu, dans la banlieue de Lyon, depuis 1977, il entre dans le gouvernement Rocard le 12 mai 1988 comme ministre chargé des Relations avec le Parlement. Il est confirmé dans ses fonctions dans le gouvernement Cresson. A la tête de l’association Le Nouveau Monde, il menait le combat contre "la pensée unique" et "l’ultra-libéralisme". Toujours très actif au sein du PS, il plaidait sans relâche pour un "nouveau contrat social passant par une négociation entre les forces sociales et politiques.
Jean Poperen est l’auteur de plusieurs ouvrages historiques, notamment sur Robespierre, et d’essais politiques.
il meurt d’une hémorragie cérébrale le 23 août 1997.