Poul Nyrup Rasmussen est né le 15 juin 1943 à Esbjerg dans une famille ouvrière. Il fait ses études à l’Université de Copenhague où il obtient une licence d’économique en 1971.
Il travaille alors comme économiste au conseil des syndicats danois - dont il prend la direction à partir de 1981 - jusqu’en 1986. Il fut également président de Lalandia Invest. Adhérent du parti social-démocrate danois, au pouvoir depuis 1929, il en devient le vice-président lors de l’élection de Sven Auken à la fin des années 80.
Lors des élections législatives anticipées du 10 mai 1988, Rasmussen entre au Folketing, le Parlement danois comme député de Ringkøbing. Jusqu’en 1992, il préside le comité parlementaire du commerce, de l’industrie et de la pêche en même temps qu’il est membre du comité de politique économique.
En 1992, un congrès extraordinaire fait de Rasmussen le président du parti social-démocrate. Il promit à la gauche la reconquête d’un pouvoir aux mains des conservateurs depuis dix ans. A la même période, il fut élu vice-président de l’Internationale socialiste, puis Premier ministre sans avoir à gagner les élections, suite à la démission le 14 janvier 1994 du gouvernement de Schülter mouillé par un scandale de vente de visas illégaux. Rasmussen se retrouva à la tête d’une coalition gouvernementale incluant le centre démocrate et la droite.
Lors du second référendum sur le traité de l’Union européenne, le « oui » l’emporta ce qui constitua une victoire personnelle pour Rasmussen. Si les élections législatives de septembre 1994 firent perdre au Premier ministre la majorité absolue dont il disposait, elles renforcèrent la position du parti social-démocrate de premier parti du pays. Le second gouvernement fut minoritaire. Il engagea une politique économique qui eut pour objectif de relancer la croissance. Sur le plan social, l’objectif fut de réduire le taux de chômage (alors de 12, %). Les choix en matière de fiscalité et de gestion du déficit provoquèrent la colère d’une partie de la gauche qui n’était pas toujours pro-européenne.
Le départ des centristes obligea Rasmussen a former un troisième gouvernement, soutenu par des formations plus à gauche, minoritaires mais lui garantissant une protection contre d’éventuelles motions de censure. Lors du congrès du parti social-démocrate de septembre 1997, Poul Nyrup Rasmussen fut réélu comme président avec à l’appui une majorité claire de soutien à sa politique européenne.
Rasmussen milita pour l’entrée du Danemark dans l’euro, mais le référendum fut un échec. Adepte d’un keynesianisme mesurée, son gouvernement a mené une politique de justice sociale énergique. Dans le même temps, les choix économiques ont conduit ce pays à engager les privatisations les plus importantes du siècle. Pour autant, la reprise économique a permis au Danemark, sous sa direction de retrouver une croissance forte et un état providence renforcé, même s’il fut confronté à de grandes questions de société comme celle des flux migratoires.
Ce fan de Maria Callas, Ella Fitzgerald et d’Elvis Presley accorde beaucoup de temps à ses petits-enfants.
Rasmussen jour un rôle important dans le socialisme européen en lançant le Forum progressiste mondial au sein duquel s’élabore la réponse social-démocrate à la mondialisation libérale.
Depuis le 23 avril, Poul Nyrup Rasmussen est président du PSE. L’objectif qu’il s’est fixé est le renforcement de ce parti pour relever tous les défis de la période qui vient.