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| Résolutions | |
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Thibaut Meunier
Nombre de messages : 667 Localisation : La Moutade Date d'inscription : 08/03/2006
| Sujet: Résolutions Jeu 4 Oct - 18:57 | |
| Je poste dans ce sujet les résolutions que nous avons voté hier. | |
| | | Thibaut Meunier
Nombre de messages : 667 Localisation : La Moutade Date d'inscription : 08/03/2006
| Sujet: Re: Résolutions Jeu 4 Oct - 18:57 | |
| Résolution travail
Nous avons une autre idée de la « réhabilitation du travail »
La réduction du temps de travail relève de la logique selon laquelle il est juste que les salariés bénéficient du progrès technique. La réduction du temps de travail est à la fois un facteur et une conséquence du développement, chaque étape de la réduction conséquente du temps de travail a marquée la société, que ce soit en 1936 ou en 1997.
Cependant le mouvement historique de réduction du temps de travail ne s’est jamais durablement focalisé sur une seule de ses formes, en l’occurrence la baisse de la durée hebdomadaire du travail. Historiquement, le XIXe siècle a commencé par allonger le droit à une vie d’enfant en reculant l’age d’entrée au travail, puis le XXe siècle a alterné les offensives de réduction de la durée quotidienne ou hebdomadaire, d’allongement des congés annuels et de réduction de la durée de vie active.
Aujourd’hui il nous appartient d’inventer un nouveau modèle de réduction et de gestion du temps de travail.
Le chômage de masse depuis la fin des années 1970 a changé notre perception de la place du travail dans la vie humaine. Nous ne considérons plus seulement la détention d’un emploi comme l’inscription possible dans un rapport d’exploitation capital/travail. Nous la voyons désormais comme un facteur d’appartenance à la société, une ressource essentielle à la dignité et à la construction identitaire des individus. Cependant, le travail n’est pas en soi une valeur, il est une condition. La définition du travail le confirme : « C’est une activité fatigante ou ennuyeuse, qu’on fait en vue d’autre chose. Qu’on puisse l’aimer ou y trouver du plaisir, c’est entendu. Mais ce n’est un travail, non un jeu, que parce qu’il ne vaut pas par lui-même, ni pour le seul plaisir qu’on y trouve, mais en fonction d’un résultat qu’on en attend (un salaire, une œuvre, un progrès…) et qui justifie les efforts qu’on lui consacre »
Si le travail en lui-même n’est pas une valeur, il est indéniable que sa détention est un facteur d’intégration sociale. A ce titre la lutte contre le chômage est une priorité légitime pour les socialistes. Mais la recherche du plein emploi ne saurait justifier, la baisse des rémunérations, la précarisations des contrats, l’intensification outrancière des rythmes productifs, le déclassement généralisé des individus ou la mobilité imposée.
Les 35 heures aujourd’hui contestées violemment par nombre de nos camarades socialistes, ont eues comme intérêts au-delà de la simple création d’au moins 300 000 d’emplois, de relever bien plus que de ce qu’on propose aujourd’hui : la technicité et l’applicabilité directe de telle ou telle mesure, d’une réflexion sur la valeur travail, sur la place du travail dans l’émancipation des individus.
Les 35 heures en 1997 fondées à elle seule un projet de société. Le «travaillons moins, travaillons tous», ne posait pas simplement les bases d’un partage du travail, mais aussi celles de la gestion des temps de vie entre le travail et les loisirs.
A ce titre nous devons maintenir une réflexion sur la réduction du temps de travail, constante du progrès et fondement d’un projet de société nouveau. Elle ne doit pas se limiter à une analyse des effets de la réduction du temps de travail sur la seule création d’emploi, la réduction du temps de travail permettra de sortir du chômage de masse que si elle répond à deux conditions : qu’elle soit suffisamment conséquente et qu’elle soit combinée à d’autres mesures de puissance publique (sécurité sociale professionnelle, formation…).Elle doit aussi et surtout porter sur la place du travail dans la vie des individus.
Depuis les années 1970, outre la persistance d’un chômage de masse, une autre évolution majeure de nature à peser sur nos schémas traditionnels de réduction du temps de travail est apparue : l'espérance de vie a augmenté de cinq ans et l'arrivée sur le marché du travail a été retardée de trois ans en moyenne. Pour les plus jeunes d'entre nous, il est donc difficile de s'arc-bouter sur le maintien de la retraite à 60 ans. La retraite à 60 ans était légitime en 1971 quand elle est devenue la revendication de nombreux syndicats et partis de gauche. Trente ans après, pour rester fidèles à nos valeurs, pour assurer un bon revenu à tous les retraités, il faut faire évoluer le contrat social. Travailler un peu plus longtemps pour sauver les retraites, à condition de travailler beaucoup moins sur l’ensemble de la vie active pour casser le chômage et vivre autrement...
Le socialisme est un combat pour l’émancipation des individus. A ce titre nous devons émanciper les individus de la contrainte du travail dans son imbrication dans un lien de subordination fort.
La réduction du temps de travail ne doit plus être annualisée, elle doit être calculée sur l’ensemble de la vie active et être accompagnée de dispositifs de maîtrise de ce temps de travail par le salarié. Ramener la réduction du temps de travail sur l’ensemble de la vie active permet au surplus d’éviter les errements de l’application technocratique des 35 heures (non comptabilisation du temps de pause dans le temps de travail, 17 minutes de moins par jour…).
L’enjeu de la maîtrise du temps de travail par les individus est de renverser la logique d’organisation de vie actuelle selon laquelle la vie sociale est articulée autour du travail vers une articulation du temps de travail autour des nécessités de la vie sociale.
Ainsi, la perception du travail comme condition à l’obtention des ressources essentielles à la dignité, doit nous amener remettre en cause la logique de l’encadrement strict du temps de travail, ainsi la réduction du temps de travail portant sur l’ensemble de la vie active doit être déconnectée de l’annualisation, chacun doit pouvoir en fonction de son parcours de vie pouvoir moduler son temps de travail, (travailler plus lors de l’entrée dans le monde du travail, travailler moins ou plus à d’autre période), le tout étant d’effectuer le nombre d’heure fixé lors de l’entrée dans la vie active.
Cependant nous avons conscience que cette proposition d’organisation du temps de travail relève du fantasme théorique tant que nous n’aurons pas instaurer une véritable sécurité sociale professionnelle (notamment la portabilité des droits d’une entreprise à une autre), tant que nous n’aurons pas axée la réforme des retraites sur la pénibilité… Cette résolution n’est pas une contribution programmatique elle est une contribution au projet de société dont doivent se doter les socialistes, ce projet de société qui nous a tant fait défaut dans la dernière camapagne. | |
| | | Thibaut Meunier
Nombre de messages : 667 Localisation : La Moutade Date d'inscription : 08/03/2006
| Sujet: Re: Résolutions Jeu 4 Oct - 18:58 | |
| Pourquoi il faut régulariser les sans-papiers Depuis plusieurs années, tout d’abord en tant que Ministre de l’intérieur, maintenant en tant que Président de la République, Nicolas Sarkozy fixe à l’administration des objectifs chiffrés en matière d’expulsion des immigrés clandestins, autrement nommés « sans-papiers ». Il entend ainsi non seulement conjurer les effets délétères de ce mélange de colère et de résignation qui, pense-t-il (espère t-il), se serait répandu dans la population au sujet de l’immigration, tenir ses promesses envers l’électorat frontiste, mais aussi trouver des responsables au marasme social ambiant, des tenants de l’axe du mal. L’histoire récente est fournie en fait divers sur les immigrés, que ce soit le centre de Sangatte, l’épisode de l’Eglise Saint Bernard ou encore plus récemment Cachan. A chaque fois le même débat s’est engagé : comment limiter le flux des immigrés en France ? Les mêmes réponses ont été apportées : l’exclusion des sans papiers. De ces catastrophes humaines que furent ces événements, la droite et l’extrême droite en ont théorisé une logique politique et une propagande électorale. Ces évènements mettraient en exergue le danger que constituerait ce flux de migration pour notre modèle social et notre identité culturelle. Si la démarche des néo-conservateurs et des réactionnaires de jouer sur la peur n’est pas nouvelle, l’alignement d’une partie de la gauche sur ces positions elle l’est. Régulièrement justifiée sur la base des propos de Michel Rocard : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde » prise comme un dogme absolu, la passivité de la gauche n’en demeure pas moins inacceptable. En effet c’est oublier volontairement la suite de la citation de Michel Rocard « mais elle doit savoir fidèlement en prendre sa part ». Le Parti Socialiste premier représentant du camp du progrès ne peut sur ce sujet se cantonner à l’acception de l’idéologie de la modernisation qui voudrait que la gauche ne puisse proposer qu’un modèle de gestion différent de celui de la droite. La question de l’immigration relève non pas d’une question de gestion mais bien d’une réflexion philosophique et idéologique sur la dignité humaine. Les immigrés ne sont pas que des agents économiques qu’il conviendrait d’intégrer ou d’exclure en fonction des intérêts économiques de la France mais bien des individus qui confrontés à des catastrophes humaines n’ont d’autres choix que l’exil. De la démystification du danger des flux migratoires… : Le fait que la France ne peut accueillir toute la misère du monde, qui sert à certains de fondement aux politiques d’exclusion, est une évidence. Si l’on se réfère à la définition de la pauvreté de la Banque mondiale, la « misère du monde » doit être évaluée à quelques 4 milliards d’individus. De fait, la France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais cette éventualité est loin d’être à l’ordre du jour. En effet, les flux d’immigration dans notre pays sont largement inférieurs à ceux de la Grande Bretagne, de l’Espagne ou de l’Italie et même de la moyenne de l’Union Européenne (15 premiers membres). Le mythe de la capacité d’accueil : Si la question des flux migratoires et l’acceptation sur le territoire français des immigrés ne constituait seulement un problème appréciable quant aux capacités d’accueil, d’emploi, de logement alors elle devrait être complètement déconnecté de lien national. Le problème de la venue de l’immigré ne serait pas lié au fait qu’il parle français, à sa nationalité, à sa qualification ou non, mais tiendrait seulement au fait de sa venue. A l’instar des nouveaux nés, à qui il conviendrait d’imposer les mêmes restrictions, les capacités d’accueil demeurant universelles qu’on soit national ou étranger. L’exemple de la construction américaine nous montre également que l’immigration peut créer les conditions de l’augmentation des capacités d’accueil en étant un moteur pour l’économie.
Le mythe de l’identité nationale : La création du ministère de l’immigration, de l’intégration et du co-développement, créée sur mesure pour Brice Hortefeux, laisse entendre que l’immigration est une menace pour l’identité nationale. Or historiquement le recours à la notion d’identité nationale a toujours servi à exclure. L’identité nationale est toujours multiple. Ce n’est pas une donnée qu’on constate comme le taux de chômage, c’est une histoire, une stratégie, une représentation. Il y aura toujours des conceptions différentes de l’identité nationale, parce qu’on a pas la même histoire, la même représentation de notre société. Au fond c’est la définition même de l’identité par le gouvernement qui pose problème, l’identité ne s’impose pas dans les régimes démocratiques, elle se vie. C’est justement pour articuler nos points de vue contradictoires que la politique existe. L’immigration n’est pas un danger pour notre identité nationale elle en est une constituante.
… A la nécessité de régulariser tous les « sans papiers » : Un « sans papier » ne peut prétendre à un travail déclaré, ce qui le condamne de fait au travail « au noir », quand ce n’est pas à une certaine forme de trafics et de délinquances, nourrissant ainsi la dialectique selon laquelle les sans papiers et les immigrés dans leur ensemble sont une source de délinquance. Pire pour obtenir une carte de séjour, un travail stable et régulier est bien souvent une condition nécessaire. C’est le fonctionnement classique des politiques d’exclusion, on crée les conditions de l’existence du risque qu’on condamne pour mieux légitimer cette dénonciation et les mesures radicales qu’il faut mettre en œuvre pour y contrevenir. Certains affirment que une régularisation massive des sans papiers provoquerait inévitablement un appel d'air. C’est croire et affirmer que les migrants quittent leur pays par plaisir ou parce qu'ils en ont simplement les moyens. Affirmer l’existence d’une immigration de luxe ou de confort au détriment d’une migration de subsistance doit conduire bien sûr à réfléchir aux raisons qui amènent certains à prendre le risque de mourir dans le détroit de Gibraltar ou aux déséquilibres mondiaux qui ravagent des populations entières. En attendant, ils sont là et ils y resteront, en France comme dans toute l'Europe. Les maintenir dans cette situation de non droit est non seulement une honte pour la République mais aussi une absurdité. Il est indigne d'infliger à des personnes qui n'ont rien fait que la morale réprouve des mois de prison. Le coût d’une politique : Les moyens policiers et administratifs qui sont consacrés à la poursuite des étrangers en situation irrégulière seraient bien mieux employés ailleurs. En effet, afin d’exclure de notre territoire les sans papiers, on entretient des centres de rétention, on les met aux normes, on rémunère leurs personnels ; on paie les visites médicales et autres formalités imposées par la procédure, des billets de train, des repas ; on affrète des avions et on remplit leurs réservoirs de kérosène ; et surtout on paie les innombrables policiers occupés aux contrôles d’identité sur la voie publique, aux embuscades aux abords des écoles et aux arrestations. Tout cela coûte de l’argent, beaucoup d’argent. Sans vouloir pousser le cynisme jusqu’à l’outrance : même économiquement cette politique n’est pas rentable. Ce qui est certain c’est que cette politique a un sérieux coût d’opportunité. Pendant que des milliers de policiers sont occupés aux contrôles d’identité, ils ne remplissent pas d’autres missions. L’argent que l’on affecte là, on ne l’affecte pas ailleurs. Par exemple, on ne l’affecte ni à la protection des personnes (alors que la délinquance contre les personnes est en constante augmentation) ni au travail d’investigation requis par certains types d’affaires (trafics de stupéfiants, criminalité organisée, etc.). Ceux qui défendent cette politique doivent l’assumer jusque dans ce genre de conséquences. La passivité de la gauche et du Parti Socialiste en particulier est d’autant plus condamnable qu’elle légitime ne serait-ce qu’indirectement le durcissement des politiques répressives de la droite. Après la création du ministère de l’immigration de l’intégration et du co-développement, le ministre Brice Hortefeux convoque les préfets pour les rappeler à l’ordre sur la nécessité de parvenir aux quotas. Les contrôles se multiplient. La politique d’exclusion des sans papiers devient soumise aux critères de rentabilité. Etre sans papiers, c’est aussi être sans droits, sans sécurité sociale. Vers une gestion européenne de la politique d’immigration :
La situation des sans papiers ne constitue pas une particularité nationale. Partout en Europe les mêmes personnes en situation de détresse attendent un sort meilleur. D’ores et déjà l’Espagne, la Suède, l’Italie et l’Angleterre ont décidé ou annoncé des opérations de régularisation globale des sans papiers. Force est de constater pourtant que l’essentiel des débats lors des conseils européens porte sur les surveillances des frontières, les possibilités de réadmission dans les pays d’origine ou la coopération policière dans la lutte contre l’immigration clandestine.
Ces ressortissants de pays pauvres, instables ou en guerre ont fait le choix de l’Europe pour toujours ou pour quelques années. Ils travaillent le plus souvent, ils élèvent parfois des enfants, ils consomment, participent à la vie de leur quartier, agissent dans leur environnement proche. Beaucoup jouent un rôle majeur dans l’aide au développement de leur village ou leur région, ou tout simplement dans la survie de nombreux proches restés dans leur pays d’origine. Ils contribuent donc à la richesse économique et culturelle de l’Europe ainsi qu’au développement du reste du monde.
Il est inadmissible que ces personnes, pour certaines présentes depuis des années sur le sol européen, restent exclus de tout ce qui fonde la citoyenneté, vivent dans la crainte permanente d’être expulsés, se voient privés de droits élémentaires et soient la proie de criminels de toute sorte : employeurs illégaux, propriétaires de logements indignes, proxénètes…
Il convient donc de réclamer que soit réglé le sort actuel des sans papiers par une directive qui oblige les états membres à procéder à une régularisation de tous. | |
| | | Thibaut Meunier
Nombre de messages : 667 Localisation : La Moutade Date d'inscription : 08/03/2006
| Sujet: Re: Résolutions Jeu 4 Oct - 18:59 | |
| La construction européenne, on le dit souvent, est un enjeu majeur parce qu’elle représente le seul cadre politique pour agir dans la mondialisation. Le combat pour son approfondissement est ainsi à la fois un combat pour préserver nos modèles sociaux des ravages provoqués par l’extension mondiale et incontrôlée du capitalisme, et c’est aussi une partie de notre engagement internationaliste, parce que l’Union européenne peut être le fer de lance de politiques de réductions des inégalités mondiales et d’éradication de la pauvreté. Malheureusement ces objectifs ne vont pas de soi en Europe. L’union européenne n’est pour l’instant qu’une union économique plus soucieuse de maintenir l’équilibre budgétaire que de développer un modèle social européen. Dès lors notre engagement pour que l’Union Européenne se dote d’un traité social est primordiale, c’est sans doute même la plus importante des batailles socialistes. Pour autant elle n’est pas la seule bataille européenne.
Il en est une autre qui a, elle aussi, tout son importance et qui a tendance à être délaissée, c’est celle de l’identité européenne, et c’est à travers elle que se pose la question de l’intégration de la Turquie ou des pays du Maghreb. Le refus de l’entrée de la Turquie dans l’Europe par Sarkozy, la désignant comme un pays d’Asie mineure, ou par certains chrétiens comme François Bayrou affolés de voir un pays majoritairement musulman pouvoir rejoindre l’Union Européene, nous amène à nous poser la question « qu’est ce qu’être européen ? ». C’est là une bataille culturelle, défendre une conception de gauche de l’Europe et de l’Union Européenne face à celle de la droite, face à celle conservatrice ou réactionnaire identifiant l’Europe à des frontières géographiques héritière du temps de l’Europe chrétienne, celle de la monarchie de l’ancien régime. La gauche héritière de la révolution française, du combat de la raison et des lumière pour s’émanciper de la tradition monarchiste ne peut qu’affronter de toutes ses forces ces conceptions traditionalistes de l’Union Européenne.
L’union européenne n’est pas un héritage que nous aurait légué l’ancien régime mais bien une construction qui a commencé lors de l’après guerre. Construction qui avait pour but d’unir les pays européens que le nationalisme et le nazisme avaient poussés dans les horreurs de la seconde guerre mondiale. Après ces carnages, six pays décidaient avec la CECA de mettre en commun la production du charbon et de l’acier, de placer ainsi sous une même autorité la production des matières premières servant à la fabrication des chars d’assauts. L’Union Européenne s’est ainsi construite sur cette base, permettre à des pays que des siècles de traditions avaient vu s’affronter de construire des normes universelles, des politiques communes et donc de construire un avenir collectif. Et aujourd’hui, au nom d’antagonismes passés, d’histoire chrétienne et musulmane on voudrait nous voir refuser l’entrée de la Turquie. Quand partout dans le monde les religions ou les querelles de frontières sont utilisées comme alibi pour justifier des massacres de masses comme en Irak, comme lors du 11 septembre ou en Afrique, on voudrait que l’Union se construise sur une identité traditionaliste ? A l’inverse l’Europe peut être un grand projet, le plus beau projet des socialistes, en défendant l’intégration de la Turquie et plus tard celle des pays du Maghreb, c’est la construction d’un espace commun de paix, de liberté, de démocratie, d’égalité qui peut être construit à partir d’origines culturelles diverses. C’est montrer aux défenseurs des théories du choc des civilisations, que les diverses cultures n’empêchent en rien de construire un avenir collectif. Alors bien sur les cassandres ne se priveront pas de pointer les innombrables difficultés, l’Union Européenne a déjà du mal à fonctionner à 25, le manque de respect des droits de l’homme en Turquie ou dans les pays du Maghreb ou encore la difficulté à fixer les limites de l’Europe. Mais c’est avoir la vue bien courte, tout ceci ne constitue que des difficultés mais aucune impossibilité, elles sont des embûches sur la voie mais certainement pas des impasses. Le réalisme européen ne doit pas empêcher d’avoir de grand objectif, de défendre une identité européenne qui soit celle de l’union autour de valeurs, celle de la démocratie, de la justice et du progrès social. Défendre l’entrée de la Turquie et des pays du Maghreb est ainsi une manière de défendre cette identité, de reprendre le flambeau des fondateurs de l’Union. Et c’est aussi en défendant cette identité européenne que nous pourrons donner sens à l’Union Européenne et l’empêcher de se diluer dans des égoïsmes nationalistes comme c’est le cas actuellement. | |
| | | Thibaut Meunier
Nombre de messages : 667 Localisation : La Moutade Date d'inscription : 08/03/2006
| Sujet: Re: Résolutions Jeu 4 Oct - 18:59 | |
| Le développement durable Le développement durable est "un développement qui satisfait les besoins de la génération actuelle sans compromettre ceux des générations futures". Le moment du développement durable est donc venu. Cependant, nous devons nous interroger sur le modèle de développement durable que nous souhaitons et ne pas nous contenter d’incantations et de vœux pieux, consistant seulement à déclarer que nous souhaitons l’épanouissement de tout le genre humain, partout et tout le temps. Une société faite pour durer vit sur le "revenu" généré par son stock de capital, et non en appauvrissant ce dernier. En revanche, les opinions divergent sur la définition des hypothèses, des conditions et des règles exactes visant à assurer des voies de développement à la fois équitables pour les différentes générations et efficaces dans le temps. Le modèle du développement durable suppose que le capital naturel et social complète le capital industriel au lieu de s'y substituer. Il est impératif que chaque type de capital reste intact, car la productivité de l'un dépend de la disponibilité des autres. Pourtant, aujourd’hui, la confusion reste de mise: nombre de personnes considèrent que telle évolution négative sur le plan environnemental est compensée par telle évolution positive sur le plan économique, pour parvenir à quelque chose de neutre. Une société réellement faite pour durer est une société qui organise son économie de façon à assurer la conservation de son stock de capital écologique, matériel, humain et social. A partir de là, il est possible d'évaluer les éléments du capital industriel en fonction de ses conséquences sur les 4 autres types de capital: - écologique (processus, fonctions biologiques, ressources cycliques et renouvelables); - matériel (ressources géologiques ou non renouvelables comme les minerais, les combustibles fossiles et les eaux souterraines fossiles); - humain (connaissance, compétences, santé, alimentation, sécurité) ; - social (ce qui a trait à la société civile, à la cohésion sociale, à l'équité, à la responsabilité). Bien que ses objectifs soient aujourd’hui connus, il est important de reconnaître les obstacles énormes qui freinent l’acceptation générale du concept de développement durable et de sa mise en oeuvre: les valeurs traditionnelles axées sur la croissance et la consommation; les structures institutionnelles; la force des intérêts personnels cumulée aux attitudes de refus. Aussi, il n'existe pas de réponse unique à ce que sont les besoins des générations présentes (d’où la complexité de les définir pour les générations futures): avons nous "besoin" de prendre l'avion 1, 50, ou zéro fois au cours de notre existence ? Avons nous "besoin" de manger 20, ou 100 kg de viande par an ? Avons nous "besoin" de zéro, une ou deux voiture(s) par ménage ? C'est la notion même de "besoin" qui, passés les besoins vitaux (boire, manger, dormir, perpétuer l'espèce) sur lesquels il est possible de s'accorder, ne correspond à aucune consommation de ressources précise. D’autre part, "besoins" individuels et "besoins" collectifs peuvent être antagonistes: au nom de considérations sociales et économiques, nous avons "besoin" de garantir à tout le monde le droit de rouler en voiture, mais au nom de considérations environnementales nous avons aussi "besoin" d'émettre de moins en moins de gaz à effet de serre, ce qui est difficile à envisager compte tenu de la mobilité actuelle. Nous devons nous interroger sur les difficultés liées à la mesure de la durabilité : en matière environnementale, il est possible de définir ce qui est durable. A vrai dire, aujourd’hui, ce qui est durable est surtout défini en fonction ce qui ne l’est pas : est "non-durable" tout comportement dépendant de ressources qui seront indisponibles dans moins de quelques décennies. En fonction de cela, la bonne question n'est malheureusement pas de savoir si la décroissance d'une consommation d'une ressource finie arrivera, mais juste quand. Mais en matière sociale, comment mesure-t-on ce qui est "durable"? L'écart salarial entre ouvrier et PDG doit-il être de 1 à 10, de 1 à 100, etc. Où est la norme ? En matière économique, qu’est-ce qu’un PIB ou un chiffre d’affaires « durable » ? La transformation de l'entreprise à large échelle est un défi à long terme, et sur plusieurs niveaux, qui suppose des tâches et des rôles de consolidation. Le sens, l'identité et l'objectif de l'entreprise doivent s'aligner sur sa contribution sociale et écologique. L'entreprise durable sur le plan écologique doit : L'entreprise durable sur le plan social doit : supprimer tous ses rejets toxiques; exploiter les ressources renouvelables à un rythme égal ou inférieur à celui de leur renouvellement ; préserver au maximum la biodiversité; chercher à restaurer les écosystèmes qu'elle a endommagés ; puiser dans les ressources non renouvelables, comme le pétrole, à une vitesse inférieure à celle nécessaire pour créer des substituts renouvelables offrant des services équivalents; réduire constamment les risques et les dangers ; "dématérialiser" en remplaçant la matière, par l'information; donner autant à la communauté dans laquelle elle opère et vend que celle-ci lui donne; inclure les parties prenantes dans les processus de décision et de planification liés; assurer l'absence de réduction des droits civils et politiques dans les domaines où elle exerce son activité, et promouvoir activement le respect de ces droits; diffuser largement les opportunités économiques et contribuer à la réduction ou à l' élimination des inégalités injustifiées; éviter toute perte nette de capital humain au sein de la main d'oeuvre et des communautés concernées; ne provoquer aucune perte nette d'emploi productif direct ou indirect; assurer la satisfaction des besoins fondamentaux de l'humanité. On peut émettre des quantités massives de CO2 au titre de son activité économique mais être quand même un grand préservateur de l'environnement, on peut aussi clamer haut et fort que les pays en voie de développement ont le droit de se développer mais le devoir d'émettre moins de CO2. Mais notre tâche est d’apporter des réponses opérationnelles et de fixer des limites à un concept derrière lequel chacun peut mettre ce qu’il veut, servant de justification à des comportements sociaux ou économiques considérés comme « non durables », évalués seulement en fonction de critères environnementaux mesurables. Il faut, pour cela, que les leaders remettent en cause les idées bien ancrées en posant les questions fondamentales : quelle est l'empreinte écologique et sociale que nous laissons ? Nos clients ont-ils réellement besoin de nos produits, ou simplement de leurs fonctions ou services ? Est-ce que nous concentrons nos efforts sur des produits de nécessité ou non ? Les socialistes n’ont pas à être en reste sur le sujet. Le développement durable, s’il est pris en considération par le gouvernement, par une collectivité publique ou par une entreprise, doit irriguer la politique de ceux-ci de manière transversale. Ayons toujours à l’esprit deux principes fondamentaux : - Le principe d’intégration : il conduit à ce que la prise d’une décision soit toujours précédée d’une prise en compte de ses conséquences sur les plans environnemental, social et économique. - La participation : il implique la participation du plus grand nombre des acteurs concernés à la prise de décision en ce qui concerne les décisions publiques et implique également la sphère privée dans la démarche de développement durable, l’action de l’Etat en la matière étant de loin insuffisante. En les mettant en oeuvre dans nos démarches politiques nous resterons fidèle à la « méthode développement durable », nouvelle boussole réformiste des socialistes.
Lorsque l’on passe en revue les éléments de définition du développement durable il est d’évidence que ce concept fait appel à nos fondamentaux: la solidarité, le partage du progrès et des richesses, la dignité humaine, l’internationalisme, la démocratie, l’action collective couplée à la responsabilité individuelle, et enfin le réformisme. La promotion du développement durable par nous socialistes n’est pas une réponse dogmatique à tous les problèmes en cause. Il nous reste en effet à donner du corps à ce concept pour chacun des problèmes concrets posés. Cela nous pousse ainsi à sortir de nos interrogations sans fin sur l’économie de marché et sur nos complexes, et à définitivement adopter une identité réformiste. En effet bâtir des stratégies de développement durable consiste en l’élaboration de nouvelles formes de régulations efficaces du marché. | |
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