dépeche AFP
Pour le procureur, "il n'y a rien à dire de mal" sur Florimond Guimard. Accusé de s'être opposé en novembre 2006 à l'expulsion du père algérien en situation irrégulière de deux jeunes filles, cet enseignant, militant du Réseau éducation sans frontières (RESF), a comparu, lundi 22 octobre, devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence pour "violences volontaires sur les policiers dans l'exercice de leur fonction avec arme par destination".
Ces charges n'ont pas tenu à l'audience. "La procédure n'est ni faite ni à faire", a expliqué le procureur, qui a demandé la requalification des faits en "rébellion" et requis, "pour le principe", deux mois de prison avec sursis. Professeur des écoles de 31 ans, M. Guimard a reconnu avoir suivi avec sa voiture un convoi policier, entre le centre de rétention administrative du Canet de Marseille et l'aéroport de Marignane. Mais il a récusé le fait d'avoir tenté de percuter le véhicule des policiers et a contesté leur avoir lancé une barrière métallique.
Le procès est intervenu après des manifestations organisées par RESF et le collectif Uni(e)s contre une immigration jetable, pour dénoncer "la criminalisation du militantisme". Plusieurs centaines de personnes se sont réunies devant le palais de justice pendant l'audience. Au nom de RESF, M. Guimard a reçu, le 16 octobre, au Parlement européen, le Silver Rose Award. Ce prix est décerné par un réseau européen de syndicats et d'ONG qui distinguent chaque année "les contributions exceptionnelles dans le combat pour la justice sociale".