L'ancien champion du monde d'échec a été interpellé par la police lors de la manifestation "Russie sans Poutine", samedi à Moscou.
Garry Kasparov (Reuters)
L'ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov, leader du mouvement d'opposition "L'Autre Russie", a été interpellé par la police lors de la manifestation "Russie sans Poutine", samedi 24 novembre à Moscou.
Il a été interpellé alors qu'il essayait de rejoindre la Commission électorale centrale avec un groupe de partisans pour accuser le pouvoir en place de mener des élections législatives "injustes" attendues le 2 décembre. A travers la vitre, du véhicule dans lequel il a été conduit, Garry Kasparov a fait le signe de la victoire, alors que la foule criait "liberté, liberté". Un millier de personnes manifestaient à l'appel du mouvement d'opposition de Garry Kasparov, au milieu d'un important dispositif policier.Les opposants ont défilé à partir de 13h dans le calme (10h GMT, 11h à Paris), sur l'avenue Sakharov, grande artère moscovite. Les manifestants portaient des affiches affirmant "Russie unie nous a volé nos élections", en référence au parti de Vladimir Poutine.
Important dispositif anti-émeute
Des centaines de policiers anti-émeutes en tenue de camouflage et des dizaines de bus de la police étaient visibles sur les lieux. Les manifestants, qui souhaitaient aller à la Commission électorale centrale, ont été autorisés à se rassembler mais pas à défiler dans la rue. En avril, la police avait violemment dispersé une "marche du désaccord" similaire lorsque les participants avaient tenté de défiler. "Pour Poutine et son entourage, la Russie n'est qu'une source d'enrichissement personnel. Notre but est le démantèlement de ce régime qui couvre le pays de honte et le déteste", a déclaré Garry Kasparov à la foule. "Nous allons sortir de ce marécage de corruption et de mensonge et nous gagnerons !", a ajouté l'ancien champion du monde d'échecs, candidat à la présidentielle de mars 2008 mais dont le mouvement n'a pu se présenter aux législatives du 2 décembre.
Intimadations des autorités
Les organisateurs attendaient 2.000 personnes, mais selon certains opposants, la participation a été plus faible en raison d'intimadations des autorités. "Les gens ont peur, on leur a dit qu'il y aurait des violences, qu'on m'attaquerait. Les autorités veulent nous faire peur mais ce sont elles qui ont peur", a affirmé Boris Nemtsov, un dirigeant du parti libéral Union des forces de droite (SPS) qui s'est associé pour la première fois à cette manifestation. La foule criait "Nous avons besoin d'une autre Russie", "Poutine vas-t-en !", "Prends des skis et va à Magadan", dans une allusion aux goulags de Magadan dans l'Extrême-Orient russe. Non loin de là, les jeunesses pro-Kremlin avaient organisé plusieurs contre-manifestations.