Daniel Cohn-Bendit principal animateur des manifestations de mai 68 à Paris
Cohn-Bendit (surnommé « Dany le Rouge » par les médias de l'époque des événements de mai 1968) est né en France, à Montauban, le 4 avril 1945 de père allemand et de mère française. Il est apatride jusqu’à l’âge de 18 ans où il adopte la nationalité allemande pour ne pas faire son service militaire. Suite à son rôle symbolique lors des événements de mai 68 – c'est la menace de son expulsion de l'Université de Nanterre qui provoque l'occupation de l'université – il est interdit de territoire jusqu’en 1978.
Membre de la Fédération anarchiste, il quitte cette organisation en 1967 avec le groupe anarchiste de Nanterre pour rejoindre Noir et rouge. Il est l'un des principaux animateurs du Mouvement du 22-Mars en 1968. Après son expulsion du territoire, il s’installe en Allemagne où il se retire de la vie politique jusqu’en 1981, date à laquelle il rompt avec l’anarchisme en militant pour l’élection de Coluche à la présidence de la République, et en 1984, lorsqu’il adhère aux Grünen (Verts allemands).
En 1986, il officialise son abandon de la perspective révolutionnaire dans un ouvrage-bilan, Nous l’avons tant aimée, la Révolution.
En 1986, Daniel Cohn-Bendit annonce la réalisation d’une suite des aventures d’Antoine Doinel avec Jean-Pierre Léaud et Claude Jade, mais le projet n’aboutit pas.
Depuis 1999, Daniel Cohn-Bendit est député au Parlement européen. Il se revendiquera la même année, libéral-libertaire. Il a été élu comme tête de liste des Verts en France (sa liste obtient 9,72 % des voix en juin 1999, second meilleur résultat des Verts français aux élections européennes après celui d’Antoine Waechter en 1989), puis comme représentant des Verts allemands le 13 juin 2004. Il est porte-parole du parti européen des verts créé en février 2004, puis co-président (avec Monica Frassoni) du groupe Vert au Parlement européen. Il milite pour le fédéralisme européen. Ses options économiques nettement libérales l’éloignent un peu de la majorité des écologistes européens qui considèrent que le dogme libéral est incompatible avec les moyens que nécessitent la préservation de la planète et le combat pour la justice sociale et donc avec le paradigme écologiste.
En 2001, l’actualité le remet au premier plan avec la publication d’extraits de son livre Le Grand Bazar (Belfond, 1975) où il raconte ses activités d’aide-éducateur dans un jardin d’enfants autogéré de Francfort. Il écrivait en particulier : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ? Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même ». Il ajoutait encore : « J’avais besoin d’être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu’ils dépendent de moi ».
Ces passages sont interprétés par certains, 25 ans plus tard, comme un acte de pédophilie. Cohn-Bendit se défend, expliquant que le texte n’avait pas fait scandale à l’époque et qu’aucune plainte d’enfant ou de parent n’avait été déposée. « Prétendre que j’étais pédophile est une insanité. La pédophilie est un crime. L’abus sexuel est quelque chose contre lequel il faut se battre. Il n’y a eu de ma part aucun acte de pédophilie. » Des parents de ces « crèches alternatives » ont d’ailleurs apporté leur soutien au leader écologiste [...]. « Nous savons qu’il n’a jamais porté atteinte à nos enfants », écrivent-ils. Les enfants eux-mêmes rejettent dans cette lettre « toute tentative de rapprochement entre Daniel Cohn-Bendit et des personnes coupables d’abus sexuels sur enfants » (extrait de l’article de Paul Quinio, Libération, 23 février 2001).
Anti-nationaliste et partisan d’un fédéralisme européen, Daniel Cohn-Bendit s’engage dans le processus constitutionnel européen initié par le discours de son ami Joschka Fischer sur « la finalité de l’intégration européenne[1] ». Après le bilan plutôt satisfaisant des travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe, il adresse une lettre aux gouvernements se réunissant dans une conférence inter-gouvernementale dans laquelle il les adjure :
* de peser de tout leur poids pour éviter que le texte final du traité établissant une Constitution pour l'Europe ne contienne des reculs par rapport au texte de la convention ;
* d’introduire dans la troisième partie de la Constitution une procédure de révision moins lourde, qui ne repose pas sur l’unanimité et qui prévoit l’entière participation du Parlement européen ainsi que la ratification par celui-ci ;
* de révolutionner le mode de ratification utilisé jusqu’ici en organisant un référendum européen pour que tous les citoyens européens puissent s’exprimer sur cette constitution européenne et afin que les enjeux européens prennent le pas sur les considérations de politiques intérieures, ceci sans que le refus d’un seul pays puisse bloquer tous les autres.
Ces propositions trouveront peu d’échos à l’époque et ne seront pas retenues par les gouvernements, mais se retrouveront au cœur des polémiques lors de la campagne précédent le référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe. Pendant cette campagne, l’activisme de Daniel Cohn-Bendit en faveur du OUI agace le courant du « NON de gauche », celui-ci estimant qu’on ne pouvait être à la fois de gauche et favorable à ce traité, ainsi que certains de ses camarades écologistes qui lui reprochent de participer à des meetings avec des membres du parti socialiste français ou de l’UDF, bien que la direction du parti des Verts (suivant le vote positif d'une majorité de militants), ait appelé à voter oui au Traité de Constitution pour l'Europe.
Aussi, sa campagne se voit farouchement contestée. Daniel Cohn-Bendit affirme « Oui, Marie-George, je sais : je suis un juif allemand» à la secrétaire du PCF lui reprochant de s’engager si fortement dans une campagne française.
Comme défenseur de la diaspora turque en Europe de l’Ouest, il s’est exprimé contre une loi stigmatisant les négationnistes du génocide arménien[réf. nécessaire].
Il a soutenu Ségolène Royal lors de l'élection présidentielle de 2007.
Daniel Cohn-Bendit est vice-président du Mouvement Européen-France depuis février 2007