Cinquante-sept petites voix : c'est ce qui séparait mardi la candidate désignée des Verts à la présidentielle Dominique Voynet de son rival malheureux Yves Cochet, après plusieurs mois de campagne interne.
A l'issue d'un nouveau tour de scrutin, le précédent n'étant pas parvenu le 30 mai dernier à départager les deux candidats finalistes, l'ancienne ministre de l'Environnement a recueilli 50,59% des suffrages contre 49,41% à M. Cochet. Sur les 5.295 votes par correspondance exprimés, 2.446 sont allés à Dominique Voynet et 2.389 à son rival.
"J'ai le plaisir de vous annoncer que nous avons une candidate", a donc enfin pu annoncer mardi le secrétaire national des Verts Yann Wehrling lors d'une conférence de presse.
Dominique Voynet a fait part de son "soulagement" et de sa "conscience des lourdes responsabilités qui (l)'attendent". Mais "à l'issue de ces longs mois de campagne interne, le plus dur est peut-être déjà fait", a-t-elle souri.
Ne part-elle pas handicapée dans cette campagne par un score pour le moins étriqué à l'issue de cette primaire? "La forte participation", de 64,9%, "donne une légitimité plus forte encore au candidat des Verts", voulait-elle croire.
Certes, "rien n'est jamais simple chez les Verts", mais "le candidat désigné aujourd'hui est le candidat de tous les Verts", a-t-elle insisté. Elle a rendu hommage à Yves Cochet, en espérant qu'il serait "associé à l'équipe de campagne".
Fair play, l'intéressé a appelé "tous les Verts (...) à faire campagne avec Dominique Voynet" lors d'une brève déclaration. "Je participerai à la campagne, bien entendu", a-t-il confirmé.
Désormais, Dominique Voynet s'est donné pour objectif de faire "le meilleur score possible" au premier tour de la présidentielle, quand Yann Wehrling, lui, espère un score "au moins équivalent à celui que nous avions fait en 2002". Noël Mamère avait alors recueilli 5,25% des voix. Déjà candidate en 1995, Mme Voynet avait obtenu 3,32% des suffrages.
Mardi, la candidate des Verts a affirmé son intention de "faire de l'écologie un projet populaire, qui s'adresse aux jeunes, aux pauvres, à ceux qui souffrent aujourd'hui des projets de la droite".
Dénonçant le "grand vent conservateur qui contamine une bonne partie de la classe politique", elle veut donc "résister à un moment où on a l'impression que certains pourraient être tentés d'épouser les thèses les plus conservatrices". Mais "je ne vise personne", a-t-elle assuré alors qu'on lui demandait si elle faisait allusion à la candidate socialiste à la candidature Ségolène Royal.
Dominique Voynet a par ailleurs balayé les appels du patron du Parti socialiste François Hollande contre la multiplication des candidatures à gauche, au risque de revivre un 21 avril 2002. "Nous tenons à avoir un candidat Vert parce que personne ne porterait à notre place le projet de l'écologie politique", a-t-elle affirmé. Pour le reste, "au candidat de la gauche socialiste d'être bon et de mobiliser pleinement ses électeurs!".
"Quand on se présente en général, ce n'est pas pour porter l'eau pour quelqu'un d'autre", a-t-elle prévenu.
Toujours compliquées, les batailles internes chez les Verts? Yves Cochet a dénoncé mardi le "cliché": "Vous avez aimé les primaires chez les Verts? Vous adorerez les primaires du PS et de l'UMP!", a-t-il lancé.