PARIS (AFP) - Razzye Hammadi, président du Mouvement des jeunes socialistes, a défendu la jeune Nolwenn à qui Ségolène Royal a répondu durement dimanche, en affirmant qu'"il ne faut pas confondre attaques et exigence sur le fond, piège et contribution critique nécessaire à la victoire".
"Je ne censurerai pas mes camarades", a déclaré Razzye Hammadi lundi à l'AFP. "Les Nolwenn se sont engagées au MJS, ont fait reculer le gouvernement sur le CPE, et mouilleront le maillot en 2007", a-t-il ajouté.
Il a souligné aussi que les militants du MJS "ne sont pas des télétubbies sans cerveau".
"On ne peut confondre attaques et exigence sur le fond, piège et contribution critique nécessaire à la victoire", a-t-il ajouté.
"Ils ont connu le 21 avril, ils subissent la régression que porte la droite, ils ont moins de 29 ans et donc n'ont jamais pu voter pour la gauche au second tour d'une présidentielle", a-t-il indiqué.
"Ils veulent vraiment en découdre avec Sarkozy, donc ils ne veulent pas que le candidat socialiste flirte avec la droite", a renchéri un autre cadre du MJS.
Nolwenn Yven, la jeune femme qui s'est fait rabrouer par Ségolène Royal dimanche à Quimperlé, alors qu'elle lui posait une question, a assuré lundi que personne ne l'avait "manipulée" et qu'il était normal que les jeunes "posent des questions qui dérangent".
"Je n'ai pas compris la violence de sa réponse", a-t-elle indiqué à l'AFP.
Lors d'un questions-réponses avec le public, Nolwenn avait interrogé la candidate probable à l'investiture socialiste sur le clivage gauche-droite, concernant notamment la carte scolaire et les 35 heures.
"C'est tout, y'a pas autre chose ?", a lancé Ségolène Royal. Tu jures qu'il n'y a pas d'auto-censure, que tu ne voulais pas me parler des militaires ? T'es bien sûre ?".
"Ma question me semblait légitime, pas agressive, une question que je me posais en tant que militante", a souligné Nolwenn, 23 ans et membre du Mouvement des jeunes socialistes depuis six mois.
"Je me suis sentie un peu humiliée", glisse-t-elle.
"Vas-y, vas-y (...), tu n'es pas obligée de demander l'autorisation au garçon qui est à côté de toi", avait aussi lancé Mme Royal.
Le jeune homme à côté d'elle était un autre militant du MJS. "Je me suis tournée vers lui, car j'étais déstabilisée, j'avais la parole coupée, mais lui aussi était interloqué", raconte Nolwenn.
Elle a assuré, contrairement à ce que laissent entendre les proches de Ségolène Royal, que le membre du bureau national qui se trouvait là, Paul Meyer, "n'a pas influé sur quoi que ce soit".
"C'est notre suivi de fédération en Bretagne, il est là pour nous conseiller, pas pour nous manipuler", dit-elle. "D'ailleurs, je n'accepterais pas ce type de comportement".
Elle a indiqué encore que Ségolène Royal l'avait appelée lundi, laissant un message sur le répondeur, où elle assurait notamment que Nolwenn "valait mieux que la question qu'on lui avait demandé de poser".
"Je ne sais pas si je dois prendre ça pour des excuses", a commenté la jeune femme, qui est aussi membre du parti socialiste et dit ne pas avoir "encore fait son choix entre les candidats".
"J'aurai une petite pensée pour cet incident quand je mettrai mon bulletin dans l'urne, mais je ferai un choix raisonné", a-t-elle affirmé.