Sur Clermont-Ferrand, le mouvement anti-CPE a débuté il y a plus de deux mois, par le biais d’un collectif réunissant les organisations de jeunesse politiques, syndicales et associatives. Nous avons évidemment pris une part importante dans la mobilisation, en étant présents sur les facultés, mais aussi en sensibilisant la population par des actions « coup de poing », en l’invitant par exemple a un enterrement du CDI et du Code du travail. Sur les facs, les actions se sont d’abord traduites par des distributions de tracts tous les jours, la diffusion d’informations auprès des étudiants appelant notamment à participer aux assemblées générales, sans toutefois parvenir à mobiliser plus d’une centaine de personnes au maximum. Puis, suite à la manifestation du 7 février à laquelle les étudiants avaient répondu présents, aux premiers blocages de facs répondant au silence gouvernemental, nous avons pris conscience que la mobilisation ne pourrait se construire qu’à partir d’actions plus dures. Il a donc été décidé, dès la rentrée des vacances de février, d’installer des barrages filtrants le 6 mars, de manière à rassembler le plus de monde possible le lendemain, jour de manifestation nationale. Nous avons réussi à faire venir environ 300 personnes le soir même, dans une AG, qui a permis le vote du blocage de Clermont II. Les blocages, dont nous mesurons les inconvénients pour certains étudiants, ont été, selon les sites, décidés par un vote à bulletin secret. Dans certaines situations, ils ne peuvent être mis en place uniquement les jours de manifestations, les mardis et jeudis de chaque semaine. Bloquer ainsi les facultés peut apparaître comme un moyen radical. Cependant, face à l’affront fait à la jeunesse par un premier ministre qui ne prend pas la peine de se concerter ni avec les partenaires sociaux, ni avec les organisations de jeunesse, ni même avec les membres de sa propre majorité, seule une action massive et dure saurait être efficace. Nous sommes les premiers à le regretter. Dans tous les cas, nous veillons à ce que dans les AG, réunissant aujourd’hui plus de 1 000 personnes tous sites confondus, la démocratie soit respectée, seul gage de notre légitimité. Nous sommes présents dans la coordination, réunissant des représentants de chaque organisation allant du MJS à la LCR fortement représentée au sein de l’UNEF, mais également des étudiants non « encartés » venus nous rejoindre au fil de la mobilisation qui ne cesse de s’accroître, rejointe massivement par les lycéens et les salariés, les 18 et 23 et 28 mars derniers.