Jacques Delors est l’un des rares responsables politiques français, avec Dominique Strauss-Kahn, à ne pas oublier l’Europe dans la campagne présidentielle. Très actif dans le débat public à l’occasion du cinquantième anniversaire du traité de Rome, l’ancien président de la Commission européenne a également cosigné avec le président du PSE, Nyrup Rasmussen, un rapport sur la Nouvelle Europe sociale qu’il a présenté la semaine dernière en présence de Ségolène Royal.
Visiblement, cela n'a intéressé personne. La faute aux médias? Il y a probablement une responsabilité médiatique dans cette absence totale de relais dans l'opinion. Mais les politiques en portent également la responsabilité, en axant leur campagne uniquement sur des thèmes "franco-français", sachant que ces thématiques doivent être, et sont la plupart du temps, réfléchies dans un cadre européen. La campagne présidentielle, en France, aurait été l'occasion pour les présidentiables de parler un peu plus d'Europe, autrement qu'en la dénigrant systématiquement, cela aurait mérité davantage qu'un chapitre "Europe" dans les programmes, en dernière page. (qui du coup à pris la place du développement durable plus à la mode cette année et passé direct en tête des propositions).
En cela, la campagne aurait pu être réellement l'occasion de "faire de la politique autrement".