Traditionnellement liée à la gauche, la lutte pour l’égalité hommes/femmes est, paradoxalement, devenu une préoccupation de l’UMP avançant de grands principes sur « la sévérité à l’égard des discriminations », « la suppression de certains préjugés ».
Or, à la lecture du projet de l’UMP, on comprend rapidement que le parti de Nicolas Sarkozy se contente de poser des mots sur l’égalité hommes/femmes à défaut d’y poser des actes. L’UMP a par exemple évoqué la « liberté » que doivent avoir les femmes à mener une vie professionnelle. C’est le MEDEF qui a fait cette proposition, et Laurence Parisot l’a justifié par la crainte d’une pénurie de main d’œuvre dans les années à venir. Il est loin le beau discours de Nicolas Sarkozy sur les droits des femmes...Très loin même quand dans toutes ces déclarations de la Droite rien n’est dit sur l’origine de la précarité économique des femmes.
La question de la petite enfance est également balayée par l’UMP. Ainsi, après avoir déploré le déficit de prise en charge des enfants de moins de trois ans, la droite se prononce rigoureusement contre la création d’un service public de la petite enfance qu’elle qualifie de « dirigiste ». Sur l’éducation, face à des orientations scolaires genrées, la droite propose de « réformer le dispositif de l’orientation scolaire ». Mais, qu’ont-ils fait et que proposent-ils sur la lutte contre les comportements sexistes et la réforme des supports pédagogiques, rien !
Concernant les violences faites aux femmes, l’UMP propose « une meilleure prise en charge des victimes » et davantage de prévention. C’est donc une intervention accrue de l’Etat qu’ils veulent préconiser. Mais, une fois de plus, les mots remplacent les actes. Car c’est bien le MJS et non l’UMP qui revendique un réel Ministère aux Droits des Femmes et la nomination d’un ou d’une Secrétaire d’Etat chargé (e) des violences faites aux femmes. Rien n’est dit à droite sur l’idée d’une Loi-Cadre sur les violences faites aux femmes proposée par un certain nombre d’associations féministes. C’est dans le camp des socialistes qu’il faut chercher cette proposition : l’adoption de cette loi sera en effet le premier chantier de Ségolène Royal.
Dans le domaine de l’avortement, l’UMP demande plus d’infrastructures et de personnels et, afin de lutter contre un « taux d’avortement trop élevé », plus d’informations sur la contraception. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette prise de conscience tardive. Malheureusement, elle est uniquement électoraliste. Mais le MJS tient à rappeler au candidat Sarkozy que les jeunes socialistes se battent depuis des années pour le remboursement des préservatifs tant masculins, que féminins, par la sécurité sociale et par la mise à disposition de préservatifs dans les infirmeries des collèges, lycées et universités. Enfin, avec seulement 30% de candidates aux élections législatives, l’UMP est très loin d’appliquer la parité politique.
En bref, le projet de l’UMP ne répond en rien aux discriminations envers les femmes et c’est bien le rôle du MJS de porter, avec Ségolène Royal, le combat pour l’égalité hommes/femmes.