Le dernier rapport de la Dares établit un constat cinglant pour la politique de l'emploi menée par la droite et que souhaite continuer Nicolas Sarkozy dans sa France d'après.
Les effets du "contrat nouvelles embauches" sur l'emploi apparaissent plus limités qu'attendu alors qu'une étude du ministère de l'Emploi évalue le nombre de salariés embauchés sous ce statut entre 360.000 et 460.000 à fin 2006 pour près de 785.000 intentions d'embauche déclarées.
Seuls 8% des chefs d'entreprise ayant embauché en CNE en mai 2006 disent qu'ils n'auraient pas embauché sur le poste de travail si le CNE n'avait pas existé, relève aussi cette étude réalisée en octobre et novembre 2006 auprès des chefs d'entreprise ayant procédé à une déclaration unique d'embauche en CNE, CDI ou CDD de plus d'un mois en mai 2006.
Créé en août 2005 par le Premier ministre Dominique de Villepin, le CNE est un contrat à durée indéterminé, réservé aux entreprises employant jusqu'à vingt salariés, qui peut être rompu par l'employeur pendant deux ans.
Pour les salariés embauchés en mai 2006, 60% travaillent encore dans l'entreprise six mois après contre près de huit sur dix pour les CDI. Parmi les salariés embauchés en CNE au mois d'octobre 2005, sept sur dix travaillaient encore dans la même entreprise au bout de six mois et un sur deux au bout de douze mois Cette situation intermédiaire entre CDI et CDD, se retrouve en terme de salaire : quatre salariés embauchés en CNE sur dix perçoivent un salaire d'embauche qui ne dépasse pas le Smic.
Les résultats sont là et accablants : pas de créations d'emplois, CNE utilisé en lieu et place du CDI, utilisation du CNE pour faire pression sur les salaires, détournement des motifs d'utilisation des CDD ou intérims pour faire baisser le coût des emplois temporaires... et sans compter le nombre d'ex-CNE finissant aux prud'hommes !
Nicolas Sarkozy ne prend pas la mesure de la mobilisation contre le CPE lorsqu'il propose le contrat unique inspiré du CNE. D'une part le CNE n'a quasiment pas créé d'emplois, ce qui réfute la thèse de la droite et du Medef déclarant que les entreprises embauchent d'autant plus facilement si elles peuvent licencier plus simplement. D'autre part, les prises de position contradictoires entre Nicolas Sarkozy et son staff de campagne montrent le courage de l'UMP d'assumer clairement leur vision libérale du marché du travail.
Rapport de la Dares :
http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/2007.03-08.1.pdf