Les propos de Ségolène Royal tenus lors de son déplacement à Bondy jeudi 1 juin sont inacceptables, emplis de populisme et de xénophobie, quoiqu'en disent ses partisans.A l'extrême droite, Carl Lang, vice-président du Front national, s'est félicité avec ironie des "remarquables dernières propositions de Ségolène Royal", soulignant que la "lepénisation des esprits dépasse toutes les espérances".
"Encore quelques mois de campagne et Jean-Marie Le Pen sera un candidat de centre gauche à l'élection présidentielle", raille-t-il dans un communiqué.
Le président du Mouvement pour la France (MPF), Philippe de Villiers, a suggéré à la dirigeante socialiste "d'adopter purement et simplement (son) projet".
A l'issue d'une réunion sur l'application de la loi sur l'égalité des chances, adoptée en réponse à la crise des banlieues de novembre dernier, le ministre délégué à la Sécurité Sociale, Philippe Bas, s'est félicité de voir Ségolène Royal prôner la mise sous tutelle des allocations familiales.
Dominique Voynet a reproché à Ségolène Royal de "s'empresser à se positionner sur le terrain sur lequel cherche à l'attirer les démagogues de tous poils et les populistes de la droite" alors que la gauche sait qu'on l'attend "sur les questions sociales".
Dominique Strauss Kahn a affirmé "qu'on avait déjà un Sarkozy dans le pays, c'était pas la peine d'en avoir deux".
Il a rajouté que "La gauche a toujours eu des difficultés à traiter le problème de la sécurité", sur Canal+: "Elle a souvent été trop laxiste, mais de là à ce qu'on prenne des positions qui sont à la droite de la droite, il y a quand même un chemin à ne pas parcourir","on ne gagne rien à vouloir dépasser son adversaire sur son propre terrain", a-t-il ajouté.
Les associations sont indignées.
Le Mrap a fait part de sa "consternation".
"Nous avions l'habitude de voir Sarkozy chasser avec succès sur les terres de l'extrême droite et voilà que Mme Royal lui emboîte le pas? La concurrence dans le populisme le plus dangereux semble ne pas vouloir s'arrêter", déplore l'association dans un communiqué.
"Le ségolisme ressemble au sarkozysme", ont estimé les Verts, et la LCR a accusé Mme Royal de "chasser sur les terres de la droite extrême".
Même son de cloche au Syndicat de la Magistrature (SM, gauche) qui a déploré "la surenchère démagogique". La FSU s'est dite "perplexe" et l'Unsa-Education a regretté des "amalgames".
Lors de sa conférence de presse mensuelle, Dominique de Villepin s'est "réjoui" de voir que "l'action du gouvernement fait évoluer la réflexion de certains candidats, et en tout cas d'une candidate".
Face à ces propos, nous nous devons de réagir.