Gérard Schivardi
Gérard Schivardi, né le 17 avril 1950 à Narbonne, est un homme politique français, « socialiste, républicain et laïc[2] ». Il est maire de Mailhac et fondateur du Comité national pour la reconquête de la démocratie[3]. Se présentant comme le « candidat des maires », il a été investi par ce comité pour l'élection présidentielle française de 2007. Sa candidature, soutenue par le Parti des travailleurs (PT), a réuni 0,34 % des suffrages exprimés.
Il a reçu la médaille d’argent du courage et du dévouement pour son action personnelle de sauvetage des habitants de sa commune durant l'inondation de son village en octobre 2001.
Gérard Schivardi est maître artisan maçon depuis 1970. Il est marié, père de deux enfants.
Sommaire
Parcours politique
Engagement local
Il s'engage dans le syndicalisme et est président du syndicat des maçons de l’Aude de 1973 à 1988. En 1975 il devient membre du PS, et le restera près de trente ans jusqu'en 2003[4]. Il sera également secrétaire fédéral du Parti Socialiste pendant toute cette période.
Il entre au conseil municipal de Mailhac en 1989 puis devient maire de cette commune en 2001, à chaque fois sous l'étiquette du Parti Socialiste.
En 2002, il apporte son parrainage à Daniel Gluckstein [5], secrétaire national du Parti des travailleurs, alors candidat à l'élection présidentielle sur la base de la défense des libertés communales, l'un des points clés de la profession de foi de ce candidat.
En 2003 il est candidat aux élections cantonales dans le canton de Ginestas[6], contre le candidat investi par le Parti Socialiste. Il axe sa campagne sur la défense des services publics. Elu à l'issue du premier tour, il doit quitter le PS et n'a depuis adhéré à aucun autre parti, tout en en continuant à se dire « socialiste », « républicain » et « européen convaincu » [7].
Peu après sa rupture avec le Parti socialiste, Gérard Schivardi se rapproche pendant quelques mois de la coalition régionaliste « Languedoc et Catalogne », dont il envisage pendant un moment d'être la tête de liste aux élections régionales de 2004[8], tout en prenant des réserves : « Si dans votre programme, disait-il, vous indiquez qu’en premier lieu la défense de la démocratie, c’est la commune, le conseiller général du canton de Ginestas, que je suis, se posera alors la question (…) Si cela doit rester un instrument pour développer la culture, je vous donne un coup de main. En revanche, si c’est pour faire un État dans l’État, cela m’est plus difficile »[9]. Il se rétracte cependant rapidement, se disant « réfractaire au désengagement de l’État au profit des régions qui induit une inégalité pour le citoyen »[10] et prend ses distances avec la coalition autonomiste tout en se rapprochant du Parti des travailleurs dans le cadre de la défense des communes contre l'« intercommunalité forcée ».
Ce rapprochement de quelques mois entre Schivardi et la coalition « Languedoc et Catalogne » donne lieu à une controverse en février 2007 lorsque Nicolas Miguet, dans un faux document officiel envoyés aux élus dont il espère obtenir les parrainages, prétend que Gérard Schivardi a soutenu la liste autonomiste aux élections régionales françaises de 2004. Ce dernier porte plainte en justice pour diffamation contre Nicolas Miguet, et porte aussi plainte auprès de la Commission nationale de contrôle pour l’élection présidentielle pour faux et usage de faux, Nicolas Miguet sera mis en examen pour détournements de parrainages quelques jours plus tard.
Engagement national
Il commence en 2002 à s'engager à l'échelon national par la fondation d'un comité qui s'étend rapidement en France pour défendre l'existence, institutionnelle et économique, de chacune des 36 000 communes françaises républicaines et des services publics nationaux de proximité en s'opposant à ce qu'il appelle « l'intercommunalité forcée ».
S'opposant aux institutions de l'Union européenne, il se prononce lors d'une manifestation nationale le 20 septembre 2003 contre le projet de nouveau traité constitutionnel pour l'Union européenne. À l'issue de cette manifestation est crée le « Comité National pour la République Une et Indivisible ». Il participe à la création en octobre 2004 du « Comité national pour la victoire du vote non au référendum, pour l'Europe des peuples et nations libres ».
Suite à une manifestation nationale à Paris en septembre 2004, il anime et constitue la « Conférence nationale de défense des communes et des services publics » avec d'autres hommes politiques comme Aimé Savy (9e adjoint MRC d’Ivry-sur-Seine[11]) et Daniel Gluckstein.
Candidature à l'élection présidentielle de 2007
Le samedi 18 novembre 2006 a lieu une manifestation à Paris qui rassemble, selon ses organisateurs, près de 10 000 travailleurs, citoyens, ainsi que plusieurs dizaines d'élus et centaines de syndicalistes. Elle est suivie d'un meeting où prennent notamment la parole Gérard Schivardi, Daniel Gluckstein, Aimé Savy, Guido Montanari (enseignant à l'Université de Turin et syndicaliste), puis d'une réunion associant quarante maires mandatés par 300 de leur collègues du « Collectif des Maires », et, du « Comité national pour la Reconquête de la Démocratie » (CNRD). Ils décident d'une candidature collective des maires, et s'adaptant à la forme du scrutin « personnalisant », désignent Gérard Schivardi comme « candidat des maires » à l'élection présidentielle.
Sa campagne s'articule essentiellement autour de six points de sa profession de foi [12] :
* pour la défense des services publics ;
* pour la reconquête de la démocratie politique et sociale ;
* pour la défense des 36 000 communes, contre les regroupements forcés via l'intercommunalité ;
* contre la désertification industrielle et rurale ;
* pour la République laïque ;
* pour la rupture avec le traité de Maastricht, l'Union européenne et ses directives.
Gérard Schivardi s'engageait, entre autres, à rétablir les prérogatives des 36 000 communes, à procéder à la nationalisation et renationalisation des secteurs clé de l’industrie et des banques sans indemnisations (sauf pour les « petits actionnaires »), cessant de soumettre l'économie nationale aux fonds de pension[13] ainsi qu'au rétablissement des services publics et du monopole de l'État, à l'abrogation des lois « anti-laïques » mises en place par les différents gouvernements de droite et de gauche et à la restitution des 175 milliards d'euros d'exonérations de cotisations salariales au profit des patrons, afin de renflouer la sécurité sociale, et particulièrement rouvrir les hôpitaux et maternités de proximité. Cet ensemble de mesures ne pouvait venir selon lui que d'une Assemblée nationale constituante souveraine qui romprait avec le traité de Maastricht et les institutions de l'Union européenne. Il a déclaré qu'au cas où il aurait été élu, il n'aurait été président que pour deux mois, le temps de réunir cette assemblée.
À plusieurs reprises, Gérard Schivardi s'est élevé contre ce qu'il considérait être un « véritable boycott » de sa candidature par les médias, en comparant notamment son temps de parole à la télévision mesuré par le CSA (11 minutes 3 secondes) à celles d'autres « petits candidats » : Corinne Lepage (1 h 29 mn) ou Nicolas Dupont-Aignan (1 h 21 mn)[14].
Le 6 mars 2007, Gérard Schivardi participe à la manifestation des salariés d'Airbus pour le maintien de tous les emplois, de tous les sites et le retrait du plan power 8. Il se prononce pour la nationalisation d'Airbus et l’abrogation de l’article 87 du traité de Maastricht interdisant les aides de l’État « susceptibles de fausser la concurrence ».
Le 10 mars 2007, Gérard Schivardi annonce dans une conférence de presse nationale avoir réuni et déposé 539 parrainages (554 parrainages finalement déposés et validés par le Conseil constitutionnel). Il retrace dans ce communiqué les pressions qui ont été exercées selon lui sur sa candidature par les différentes institutions (appareil d'État, grands partis et médias) et voit dans ce contexte le succès de la réunion de ces parrainages comme le point de départ du « fer de lance des revendications du peuple ». Daniel Gluckstein était son directeur de campagne.
Candidat de maires?
Légitimité
Depuis 2002 Gérard Schivardi a axé sa politique nationale sur la défense de la République des 36 000 communes, au retour des prérogatives pleines et entières des conseils municipaux et des maires. Pour ce faire il a sillonné la France lors de nombreuses réunions avec d'autres maires et conseillers municipaux :
Le 13 février 2002, il participe à la création avec des élus du « comité de défense des communes et des services publics » dans le Minervois (34). En juillet 2003 il est élu conseiller général sur un programme de défense des communes face à l'intercommunalité « forcée » et pour défendre les services publics.
Le 20 septembre 2003, il est un des signataires[15] appelant à une manifestation nationale à Paris organisée à l'initiative de la Fédération Nationale de la Libre Pensée et dont le slogan était « nous voulons garder nos 36 000 communes dans la République une indivisible et laïque ». Les manifestants appelaient également au non à la constitution « européenne » [16].
Le 22 janvier 2005, il organise avec le comité de défense des communes une manifestation à Paris pour le vote non à la constitution européenne. Selon les organisateurs, elle rassemble 10 000 personnes[17].
Le 16 avril 2005, il participe à un meeting pour le vote non à la mutualité, à Paris, avec de nombreux élus.
16 octobre 2005, il est l'un des initiateurs de la « première convention nationale pour la défense des services publics et des 36 000 communes, la reconquête de la démocratie politique et la rupture avec l’Union européenne ».
Les 27 et 28 mai 2006, il participe à la « deuxième convention pour la reconquête de la démocratie et la rupture avec l’Union européenne » avec 700 déléguées dont de nombreux maires.
Le 6 octobre 2006, il fait partie d'une délégation de maires reçus au ministère de l'intérieur sur l'appel « organisons nous pour résister, défendre et reconquérir la laïcité » signé par 167 maires.
Le 18 novembre 2006, il prend la parole à un meeting place de la Nation, à Paris puis prend la tête d'une manifestation nationale « pour la reconquête de la démocratie, pour la rupture avec l’Union européenne, pour la défense des 36 000 communes, des services publics et de la laïcité ». À l'issu de cette manifestation, il est désigné comme « candidat des maires » par quarante maires, mandatés par 300 de leur collègues, et par des syndicalistes.
Le 21 novembre à l'entrée du 89e congrès de l'AMF, avec trois autres maires, il distribue plusieurs milliers d'exemplaires de sa « lettre aux maires de France ». Cette lettre fut également distribuée par la suite à l'entrée des assemblées départementales de l'AMF.
Le 18 mars, une rencontre nationale de maires rédige la profession de foi du candidat.
Contestation
Lors d’une réunion du comité de campagne de Ségolène Royal, Alain Richard, ancien ministre de la Défense et maire d'une commune de 19 000 habitants, est le premier à « s'émouvoir », selon le Nouvel Observateur[18], que Gérard Schivardi se présente comme « le candidat des maires » et a suggéré que l’Association des maires de France (AMF) s’empare du sujet.
Le 21 mars 2007 l'AMF, par les voix de Jacques Pélissard et André Laignel (respectivement Président (UMP) et Secrétaire général (PS) de l'association), demande à Gérard Schivardi de « supprimer toute référence à l'expression “candidat des maires” ».
Gérard Schivardi refuse de se plier à cette demande et soutient alors qu'il est soutenu par des maires de tout bords politiques, que l'Association des Maires de France ne représente pas non plus tous les maires de France, contrairement à ce que le nom de l'association pourrait faire croire et n'a pas le monopole de la représentation des maires [19]. Sur son site de campagne, Gérard Schivardi publie les déclarations de plusieurs maires, notamment celles d'Alain Outreman, maire PCF d'Achères et membre du bureau de l'AMF, récusant les positions prises par messieurs Pélissard et Laignel au nom de l'AMF.
L'AMF annonce le 26 mars 2007 une action en justice en référé pour interdire à Gérard Schivardi le slogan « le candidat des maires » au motif que ce candidat n'est pas le candidat de tous les maires et que l'AMF ne soutient aucun candidat [20], Gérard Schivardi dénonce cette volonté d'interdiction lors de sa conférence de presse du 23 mars.
Le 30 mars 2007 la Commission nationale de contrôle de la campagne en vue de l'élection présidentielle valide finalement la profession de foi électorale et l'affiche de Gérard Schivardi, dont le nouveau slogan s'intitule « candidat de maires », après avoir invalidé celui de « candidat des maires » (au motif qu'il risquait d'induire en erreur les électeurs en laissant penser que le candidat bénéficiait du soutien de la totalité des quelque 36 000 maires de France). Gérard Schivardi a réagi contre cette « menace contre la libre expression de son programme » par un recours devant le Conseil constitutionnel, que ce dernier a rejeté en arguant de son incompétence.[21],[22]
Le 2 avril l'AMF obtient une ordonnance de référé du Tribunal de Grande Instance de Paris interdisant à Gérard Schivardi de se présenter comme le « candidat des maires », ce jusqu'au premier tour de l'élection présidentielle et sous astreinte de 500€ par infraction constatée.[23]
Le même jour, dans un mémorandum le candidat continue à dénoncer ces décisions d'interdictions[24]. Le 8 avril, Gérard Schivardi accuse le PS et l'UMP d'avoir « fomenté un complot » pour l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle[25].
Campagne [modifier]
Gérard Schivardi, de nombreux maires et représentants de son comité de soutien ont tenu plusieurs dizaines de réunions publiques ou meetings dans toute la France. En particulier le 1er avril 2007 se tient un meeting au Palais des sports de Paris. Gérard Schivardi fait salle comble et revendique avoir réuni près de 5 000 personnes[26] (4 000 selon l'AFP).
Le 13 avril 2007 en conclusion d'un meeting à Narbonne réunissant 500 personnes, Gérard Schivardi annonce sa volonté, avec Daniel Gluckstein, de créer un nouveau parti ouvrier[27]. Interrogé sur la chaine parlementaire le mardi 17 avril, il précise que cette nouvelle formation, rassemblant des maires, des militants syndicalistes et laïques ainsi que les membres du Parti des travailleurs, sera opérationnelle pour les prochaines élections municipales et cantonales[28]. La secrétaire du Parti communiste français, Marie-George Buffet, a commenté la nouvelle en disant ne pas très bien voir ce que voulait faire Gérard Schivardi, précisant que « le PCF est là »[29].
Gérard Schivardi a précisé qu'il ne donnerait pas de consigne de vote au second tour de l'élection présidentielle et placerait lui même un bulletin blanc dans l'urne. Lors d'un interview sur Canal+, il déclare qu'il ne votera jamais « pour des gens qui ont pu mettre la France et l'Europe à genoux » [30].
Au premier tour, le 22 avril 2007, Gérard Schivardi a obtenu 123 711 voix [31], soit 0,34 % des suffrages exprimés.
Citations
* « En 1789, quand la France a décidé de se priver du roi, elle a pris des mesures, elle n'a pas regardé à droite ou à gauche, eh bien nous, on ferait pareil »[32]
* « On a tenté de m'empêcher de vous faire connaître le point central de mon programme : la rupture avec l'Union européenne » [33].
* « Il serait donc devenu extrémiste dans ce pays de défendre les communes, les services publics face à l’Union européenne qui en a décidé la privatisation ? » [34]
* « Je suis le dernier socialiste en campagne pour la présidentielle »[35].